Témoignage de Soeur Martin de Porrès , dominicaine de Monteils, Vietnam

Témoignage de Soeur Martin de Porrès , dominicaine de Monteils, Vietnam
Soeur Martin de Porrès

Il est toujours dans ma vie. Il m’accompagne et veille sur moi et sur ma congrégation tous les jours. Je l’aime plus que tout.

Le 22 juin 2024, au Vietnam, nos deux Sœurs vietnamiennes : Sœur Martin de Porrès et Sœur Jean-Paul II, ont prononcé leur vœux définitifs dans leur paroisse. Remplies de la grâce divine, entourées par la prière et la présence de leur famille, de leurs paroissiens, elles ont dit « OUI » à Dieu pour toujours. Voici le témoignage de Sœur Martin de Porrès:

Témoignage

  1. Quand est-ce que vous avez reçu l’appel du Seigneur et comment vous lui avez répondu ?

A l’âge de douze ans, en voyant les Sœurs qui portaient des lunettes, j’avais envie de devenir une religieuse comme elles pour pouvoir en porter aussi. Parce qu’à cette époque, il n’y avait pas beaucoup de gens qui portaient des lunettes. Je trouvais, de plus, que ces Soeurs étaient douces et saintes.

 

  1. Quand vous avez prononcé : « jusqu’à la mort », qu’avez-vous ressenti à ce moment-là ?

Quand j’ai prononcé mes vœux définitifs  » jusqu’à la mort », je me suis dit au fond de moi : « maintenant, j’appartiens pour toujours à Dieu et à la congrégation ».

 

  1. Comment avez-vous reconnu la présence de Dieu dans votre vie depuis l’âge de raison ?

Comme je vous l’ai dit, je voulais être Sœur pour porter des lunettes. Mais après mon bac, je suis entrée dans la congrégation des Sœurs de Notre Dame du Bon Secours non pas pour porter des lunettes mais pour vivre avec les Sœurs car j’aime la vie communautaire. Mais malheureusement, j’ai été très malade pendant trois mois : maux de tête, vertiges. C’était tellement grave que je ne pouvais pas suivre les cours avec les autres jeunes filles qui voulaient être Sœurs comme moi.

La responsable m’a conseillé de rentrer chez moi pour me faire soigner. J’étais triste, très triste car mon désir d’être religieuse tombait à l’eau.

Rentrant à la maison, maman était toujours à côté de moi pour me consoler. Je pleurais comme Marie-Madeleine. Je demandais à Dieu :  » Mon Dieu, pourquoi ne me veux -tu pas, je désire te suivre mais pourquoi pas moi ».  A un moment, je n’avais plus envie de parler avec Dieu et je pensais à me marier.

Au mois de novembre en 1991, j’ai rencontré une amie qui avait été en terminale avec moi. Je lui ai raconté mon parcours de vocation. Elle a compris que j’avais encore le désir de me consacrer à Dieu. Elle m’a présentée à un groupe de Fraternité dominicaine. J’y suis restée jusqu’en 2004. En 2005, le prêtre qui accompagnait notre groupe nous avait conseillé de nous attacher à la congrégation des Sœurs Dominicaines de Monteils à qui j’appartiens aujourd’hui. Malheureusement, la responsable de notre Fraternité ne souhaitait pas cet attachement. Alors, j’ai demandé de rester avec cette congrégation et aujourd’hui, je peux dire que je suis heureuse d’être l’une de ses membres, sûre que Dieu ne m’abandonnera jamais.

En faisant la relecture de mon parcours, je vois clairement la présence de Dieu dans ma vie. Il est miséricordieux. Durant les années d’épreuve, Il m’a appris la patience, l’humilité, la charité et le pardon mais surtout l’acceptation de soi et de l’autre.

Je peux confirmer que Dieu existe. Il m’a relevée chaque fois que je suis tombée, m’encourageant quand j’étais désespérée. Il est toujours dans ma vie. Il m’accompagne et veille sur moi et sur ma congrégation tous les jours. Je l’aime plus que tout.

 

  1. Quel est votre désir pour la jeunesse et la vocation ?

Au Vietnam, les jeunes ne vivent pas vraiment leur âge. Ils se comportent comme des adultes or ils ne le sont pas. Ils perdent leur côté de simplicité et de joie. Ils cherchent à ressembler aux autres et nient leur identité. Je souhaite les aider à retrouver ce qu’ils ont perdu pour vivre pleinement ce qui convient à leur âge.

Voici quelques photos de sa fête: